Ça y est, j’ai
réussi à l’acheter ce Charlie-Hebdo.
LE NUMÉRO D’APRES.
Pour arrêter de
chialer, parce que j’arrête pas depuis une semaine.
Depuis qu’ils ont
tué Cabu.
Acheter Charlie pour moi et mes petits-enfants.
Pour Arthur
d’abord. Pour lui parler de l’importance de la liberté d’expression, de la
liberté tout court et de la chance qu’il a de vivre en France. Pour lui parler
de tolérance, d’union et de partage. Et ne pas faire qu’en parler. Pour lui
parler de laïcité avant tout. Parce qu’il faut faire la part des choses entre
ses propres valeurs, sa foi, sa spiritualité, ou son absence de foi.
Ce Charlie-Hebdo, ça me rappelle Willy et
mon studio rue Rambaud à La Rochelle. Derrière le commissariat. Ça me ramène à mes années-fac, quand je
levais le poing (enfin, pas trop haut quand même) avec mes copains gauchistes,
quand Willy achetait Charlie tous les
mercredis, quand c’était déjà les blagues de cul qui me faisaient marrer.
Parce que ça fait
du bien de lire Charlie-Hebdo, ça
décrasse un peu la cervelle et ça aide à prendre la VIE AVEC HUMOUR,
à prendre les choses avec détachement.
Prendre la vie
avec humour, justement je devrais essayer un peu plus souvent. Et en finir avec
la mélancolie.
Cette saloperie
qui me colle à la peau depuis toujours, cette vague de tristesse que je sens
parfois vraiment physiquement, comme une marée qui me remplit le cœur. Ou comme
un ballon de baudruche que j’aurais à l’intérieur, qui gonfle et m’empêche de
respirer. Putain, j’sais pas d’où ça vient. De quand ça date ? C’est
difficile de lutter tous les jours contre sa nature, d’essayer de se tourner
vers l’espoir, le positif, le soleil ou les champs de coquelicots. J’ai même
pensé me faire graver une médaille avec un simple OUI.
Comme un Oui à la vie. Une médaille un peu tordue et pas tout à fait ronde,
avec une typo de guingois, forcément.
ERADIQUER LA MELANCOLIE. C’est ce que je m’étais dit au
début du mois, en rentrant sur Paris. Moi qui ne suis pas du genre à prendre
des résolutions quand la nouvelle année arrive, cette fois-ci, j’avais pris ma
décision. Éradiquer la mélancolie, et sourire.
Sourire,
timidement peut-être, timidement d’abord, mais SOURIRE.
Me faire violence
et sortir de moi, cesser de m’autocensurer, écrire comme ça vient, comme ça
fait du bien, comme une lettre d’AMOUR à écrire tous les jours.
Chiche ?
Extrait du n°1178 |
Extrait du n°1178 - dessin posthume de Wolinski |
Extrait du n°1178 - dessin posthume de Tignous |
Extrait du n°1178 - dessin posthume de Tignous |