jeudi 15 janvier 2015

ARRÊTER DE CHIALER



Ça y est, j’ai réussi à l’acheter ce Charlie-Hebdo.
LE NUMÉRO D’APRES.
Pour arrêter de chialer, parce que j’arrête pas depuis une semaine.
Depuis qu’ils ont tué Cabu.

Acheter Charlie pour moi et mes petits-enfants.
Pour Arthur d’abord. Pour lui parler de l’importance de la liberté d’expression, de la liberté tout court et de la chance qu’il a de vivre en France. Pour lui parler de tolérance, d’union et de partage. Et ne pas faire qu’en parler. Pour lui parler de laïcité avant tout. Parce qu’il faut faire la part des choses entre ses propres valeurs, sa foi, sa spiritualité, ou son absence de foi.

Ce Charlie-Hebdo, ça me rappelle Willy et mon studio rue Rambaud à La Rochelle. Derrière le commissariat. Ça me ramène à mes années-fac, quand je levais le poing (enfin, pas trop haut quand même) avec mes copains gauchistes, quand Willy achetait Charlie tous les mercredis, quand c’était déjà les blagues de cul qui me faisaient marrer.

Parce que ça fait du bien de lire Charlie-Hebdo, ça décrasse un peu la cervelle et ça aide à prendre la VIE AVEC HUMOUR, à prendre les choses avec détachement.

Prendre la vie avec humour, justement je devrais essayer un peu plus souvent. Et en finir avec la mélancolie.
Cette saloperie qui me colle à la peau depuis toujours, cette vague de tristesse que je sens parfois vraiment physiquement, comme une marée qui me remplit le cœur. Ou comme un ballon de baudruche que j’aurais à l’intérieur, qui gonfle et m’empêche de respirer. Putain, j’sais pas d’où ça vient. De quand ça date ? C’est difficile de lutter tous les jours contre sa nature, d’essayer de se tourner vers l’espoir, le positif, le soleil ou les champs de coquelicots. J’ai même pensé me faire graver une médaille avec un simple OUI. Comme un Oui à la vie. Une médaille un peu tordue et pas tout à fait ronde, avec une typo de guingois, forcément.
ERADIQUER LA MELANCOLIE. C’est ce que je m’étais dit au début du mois, en rentrant sur Paris. Moi qui ne suis pas du genre à prendre des résolutions quand la nouvelle année arrive, cette fois-ci, j’avais pris ma décision. Éradiquer la mélancolie, et sourire.
Sourire, timidement peut-être, timidement d’abord, mais SOURIRE.
Me faire violence et sortir de moi, cesser de m’autocensurer, écrire comme ça vient, comme ça fait du bien, comme une lettre d’AMOUR à écrire tous les jours.

Chiche ?


Extrait du n°1178


Extrait du n°1178 - dessin posthume de Wolinski


Extrait du n°1178 - dessin posthume de Tignous


Extrait du n°1178 - dessin posthume de Tignous